Vélo by Léo — Lionel Solheid

La famille « vélo » de Christophe Brandt

Ce sont des personnalités attachantes…

Vansevenant & Criquielion

Pour Christophe, ce ne sont pas toujours les plus grands champions qui marquent le plus les esprits. « Personnellement, j’étais impressionné par un gars comme Wim Vansevenant, qui fut lanterne rouge du Tour. Un type hyper conscient de ses capacités, qui a fait le maximum pour sa carrière, et maintenant il est agriculteur, c’est génial ! ». Christophe le revoit régulièrement sur les courses avec son talentueux fils, Mauri. « Et il est aussi exigeant avec lui qui ne l’était avec lui-même. Si le gamin devient un bon coureur, ce sera en partie grâce à ce qu’il lui inculque comme mentalité ». On a pu le constater dès l’an dernier, dans le final de la Flèche Wallonne, l’abnégation et le jusqu’auboutisme dont il peut faire preuve, notamment en se relevant d’une chute, de manière assez prodigieuse. Mais aussi lors de ce tonitruant début de saison.

« Ce sont des personnalités attachantes car ils restent eux-mêmes quoiqu’il advienne. C’est aussi valable pour un homme comme Claudy Criquielion. Même avec son boss Patrick Sercu, quand il avait quelque chose à dire, il le disait…de grosses personnalités »

Christophe a aussi été marqué par d’autres personnes que des coureurs, comme des soigneurs par exemple. « Ma plus grande fierté, c’est qu’il y en a deux-trois que j’ai connus en tant que coureur, qui sont revenus vers moi, par après, avec l’envie de bosser dans notre petite équipe, alors qu’ils avaient officié dans des teams de pointe. Le professionnalisme qu’on a développé et aussi le caractère très familial du groupe semblent les avoir convaincus. C’est la preuve qu’on est sur le bon chemin et que j’étais apprécié comme coureur. A l’époque, je savais combien d’enfants avaient mes masseurs, où ils habitaient, ce que leurs enfants faisaient comme boulot etc., je m’intéressais à leur vie. Aujourd’hui, dans pas mal d’équipes, c’est beaucoup plus impersonnel, et les coureurs passent à côté de ce genre de contacts enrichissants ».

Van Petegem, McEwen & Roesems

Christophe a toutefois de l’admiration pour certains grands champions. «  Evans, Gilbert, ce sont de grands coureurs, mais ils ne m’ont pas marqué comme personnalités. Si on prend l’exemple d’Armstrong, je ne l’ai pas suffisamment connu pour porter un jugement ». Autre discours par contre envers Peter Van Petegem (sur la photo avec aussi Romain Zingle) ou Robbie McEwen. «  Avec Peter, je suis régulièrement en contact. Quant à Robbie, qui commente désormais le Tour avec la télévision australienne, à chaque fois que la Grande Boucle est venue en région liégoise, systématiquement, il m’appelle pour qu’on aille manger un bout ensemble, alors que je le vois à tout casser une fois par an. Cela fait plaisir, parce que cela signifie que ce qu’on a vécu ensemble, ce n’était pas pour rien… s’il maintient ce lien, c’est que manifestement cela l’a marqué aussi. Que ce soit Peter ou Robbie, ce sont eux qui gagnaient les courses, mais humainement, ce sont des personnes de grande valeur ».

Bert Roesems était assurément un des meilleurs amis de Christophe dans le peloton: « Je sais que je peux toujours compter sur lui. Il travaille pour Shimano, et lorsqu’on effectue notre stage en Espagne, comme il est sur place, il m’appelle afin que l’on se voit; s’il passe dans ma région, il en fait de même. Et cela se passe aussi en sens inverse, lorsque je me rends dans la région de Hal ».

« Toto » Detilloux: « la rencontre d’une vie »

Van Petegem, McEwen, Roesems, les potes du peloton, mais lorsque l’on évoque Christophe Detilloux, on franchit un palier… « Toto, c’est un ami dans le sens le plus noble du terme. On se voit régulièrement, on part en vacances ensemble et bien sûr on bosse ensemble. Mais nous étions déjà des amis dans le peloton. Dès l’âge de 15 ans d’ailleurs jusqu’à la fin de nos carrières respectives ». Christophe Detilloux a ensuite intégré le projet d’équipe de son homonyme: « Si le projet est aujourd’hui une réussite, c’est grâce à l’engagement de gars comme lui. Si j’ai pu évolué, c’est en partie grâce à lui. D’ailleurs, quand j’ai commencé à façonner le projet d’équipe, je ne voyais pas quelqu’un d’autre que lui pour endosser ce rôle, ce profil ».

Un projet qui, en sens inverse, semble aussi l’avoir fait évoluer: « lui qui était un peu « foufou » comme coureur, qu’est-ce qu’il a pu se transformer au contact des jeunes dont il s’occupe, c’est incroyable ! C’est devenu un éducateur... c’est d’ailleurs lui qui m’a fait comprendre comment les coureurs d’aujourd’hui étaient devenus, leur mode de fonctionnement.

Au début, cependant, « Toto » ne voulait s’investir qu’à minima, car il avait été un peu dégoûté par le cyclisme, « mais le fait que le projet démarrait d’une page blanche, je pense que c’est ce qui l’a motivé et aujourd’hui c’est devenu son quotidien. Avec un réel pouvoir de décision sur le plan sportif: il vient avec ses propres idées. D’ailleurs, si c’était juste pour conduire une voiture dans le peloton, il ne serait pas là ».

Que ce soit dans le boulot du quotidien, ou dans l’intimité amicale, Christophe Detilloux représente « la rencontre d’une vie, pour la vie…à la limite, je n’aime même pas trop l’associer à la sphère « cyclisme », car il est tellement plus que ça… »

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