Vélo by Léo — Lionel Solheid

Arnaud Dubois, ses potes et ses mentors

On louait ensemble des maisons

Les préparateurs physiques: deux visions !

Au-delà de sa famille, qu’il s’agisse de ses parents et de sa soeur, qui furent les premiers à lui insuffler l’envie de faire de cette passion une carrière, ce sont surtout ses entraîneurs qui ont marqué Arnaud de leur empreinte. « J’ai eu deux préparateurs physiques régionaux, qui ont finalement appréhender la discipline en même temps que moi: on a appris ensemble en quelque sorte… c’est Cédric Lehance et Koeni Boets, (photo avec papa Dubois) qui avaient une approche bien différente de la préparation physique, un plus scientifique, l’autre plus direct, à la dure. Cédric travaillait avec le regretté Guy Namurois, il avait ce don de rendre les choses simples, une approche presqu’enfantine de la préparation. Ils ont élaboré une réflexion par rapport à ma discipline, et c’est remarquable, parce qu’il n’y avait aucun ouvrage qui traitait de cela et ce n’est toujours pas le cas aujourd’hui ».

Arnaud découvre ce qu’est réellement la musculation, grâce à un planning journalier, un programme structuré. « Je me souviens que l’on s’entraînait dans la salle de Tilff, avec les joueurs de Liège Basket, tout spécialement l’explosivité…je me souviens aussi que je me sentais tout petit (rires) ».

Pablo, le poto…

Arnaud qui tisse aussi des liens très forts avec des adversaires, devenus des amis. « Le fait d’être un peu seul sur la planète belge du BMX, cela a inévitablement permis de créer des relations avec des pilotes étrangers. Je me souviens qu’en coupe du monde, on louait ensemble des maisons, pour pouvoir loger à plusieurs. On dormait un peu à l’arrache, parfois en dessous des tables etc. Avec un Espagnol, un Anglais, un Français et autres qui se retrouvaient un peu seuls également. Cette manière de faire, je l’ai un peu perdue à la fin de ma carrière, lorsque j’évoluais avec l’équipe nationale, mais franchement c’était vraiment fun, de super belles années ».

Grâce à cette manière de procéder, le Theutois s’est lié d’amitié avec le Français Pablo Gutierrez, champion du monde junior en 2012 (photo en Argentine) « Aujourd’hui, il vit dans le sud de la France, du côté de Fréjus, donc on a un peu moins de contacts, notamment parce que les trajectoires de vie font qu’on y consacre moins de temps, mais je me souviens que Pablo venait souvent en Belgique pour s’entraîner, j’allais aussi chez lui. On était tout le temps ensemble lorsqu’on partait à l’étranger en compétition. Par contre, une fois sur la piste, pas de cadeaux, puisque nous étions adversaires…ceci dit, même si nous jouions tous des coudes, il y a toujours eu un grand respect entre nous, cet esprit propre au BMX je crois ».

Pablo, le comparse des 400 coups« J’ai énormément de souvenirs avec Pablo, tout spécialement ceux que l’on s’est forgé lors de mon premier road-trip aux Etats-Unis. Je n’avais que 18 ans à l’époque… j’étais parti avec Ellen et l’équipe nationale et avec Pablo, on a prolongé l’aventure à travers les States, en particulier en Californie. D’abord pour rouler dans les skate-parks, les bosses que l’on a pu trouver un peu partout. On a aussi participé à deux manches du championnat américain ». Et une multitude d’anecdotes en ressortent, sur le vélo et en dehors… « Nous avons notamment été à Las Vegas…je peux le dire maintenant parce qu’il y a prescription, mais nous avions fabriqué de faux passeports, un faux permis de conduire sur lequel j’avais 21 ans, histoire de pouvoir rentrer dans les bars (rires) »

De cette époque « auberge espagnole », Arnaud en conserve encore d’autres liens: « Il y a deux ans, avec ma femme, nous sommes partis en Floride, et je suis retourné dans la famille où je logeais avec d’autres pilotes à l’époque, celle de l’ancien pro américain Nick Lucas (photo). Pour la première fois sans vélo… c’est d’ailleurs la première fois que je reprenais l’avion, sans que mon BMX ne m’accompagne (clin d’oeil) ».

Aujourd’hui, notre ancien représentant olympique nourrit ces relations, grâce aux réseaux sociaux, « je vais beaucoup moins souvent sur les courses, parce que cela me frustre un peu de voir d’autres rouler, c’était tout spécialement le cas lorsque je suis devenu coach national: cela ne me convenait pas de ne pas maîtriser ce qui se passe sur la piste, que la course dépende de leur manière de rouler, et pas de la mienne. Beaucoup d’anciens pilotes étrangers avec qui je roulais sont devenus des coaches nationaux, mais moi j’ai plus de difficulté avec ce type de poste. Qui plus est, c’était de nouveau repartir tous les week-ends, et avec ma petite famille, c’est hors de question ».

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